Ce matin, sur l’autoroute, j’avais les idées des mauvais jours, chape de plomb, nuages noirs. Pourtant au milieu de ce foutoir, une fissure, de plus en plus évidente. D’abord un peu de bleu, une touche de jaune, une éclaircie, un rayon de lumière. Attirance, joie naissante, couleurs mange-brouillard, ouah, plein soleil, bouboule jaune, au milieu d’un ciel molletonné de bleu… j’étais sur cette page*. Bye les idées noires, j’vous aim’ bien quand-même. Tiphaine*, ça existe l’hypnose à distance ?
Deux cents kilomètres plus loin, sous un pont, si, si, sous un pont, c’est ma Bonne Etoile qui s’est invitée. Prenant le prétexte d’un petit caillou bien pointu, elle est venue se loger en plein milieu du pare-brise. Surprise d’abord (je suis toujours décontenancé par les visites impromptues) et puis admiration. Qu’elle est belle avec ses mille rayons, délicate au point de ne pas grandir (ce qui eut rompu le charme). Scintillante sous le soleil, plus discrète sous l’orage, d’une beauté transcendantale sous la lumière des tunnels. J’en suis venu à regretter de ne pas rencontrer les flics : en bleu elle serait superbe. J’ai pensé à l’autre, là dans le coin en bas, l’oubliée, celle qui dit jamais un mot, depuis quelques années, ma Petite Ourse. Comme je n’avais pas besoin aujourd’hui d’étoile du berger, j’ai sorti de ma tête le fil à retordre -avec lequel je ne savais comment m’y prendre-, l’ai tendu de la Petite Ourse à ma Bonne Etoile. Et sur le fil, avec Rimbaud, nous avons dansé de l’une à l’autre, sur 500km. Ma Bonne Etoile rayonnait, et la Petite Ourse m’a lancé : « Depuis l’temps qu’j’attendais ça ! »
Luc Delvaux
* Référence à la page FB "La Vie est belle quand-même" créée par Tiphaine Touzeil
#Ma bonne Etoile
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