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Exposition "VIBRATIONS D'ECRITURES".



Du 13 au 28 mai 2023

LA LOGGIA DELL’ARTE, GALERIE

VIBRATIONS D’ECRITURE

 

Réponse aux questions de Me Paule Duquesne, galeriste


La place de l'art dans la vie, en lien avec le regard sur la vie....

 

Je ne peux que constater que la place de l’Art dans ma vie est essentielle, l’ayant marquée depuis mon enfance. Depuis mes premiers dessins d’enfant, les premiers « concours », jusqu’aujourd’hui, en passant par ma vie professionnelle, l’art ne m’a pas quitté une seconde. Les éléments clés sont :

 

             Mes après-midis de gosse, passées à dessiner.

             Les bases de technique et composition en peinture à l’huile acquises auprès de W. Meurisse lors de mon adolescence.

             Les études d’architecture (de ’68 à ’73), notamment les cours d’étude de forme pour la vision dans l’espace et l’ouverture à l’abstraction, ouverture à l’essentiel sur base des formes et des couleurs.

              La formidable ouverture vers la bioconstruction qui m’a fait comprendre définitivement mon rôle d’architecte pour le respect de l’individu et de la planète, et m’a mis en conscience un principe caché jusque là par la mise sur rail imposée par la société : la vie est un phénomène vibratoire autant que respiratoire.

A joutées la pratique musicale en société durant 50 ans, chant choral ces dernières   années, la photographie et l’écriture, force est de constater que cela relève d’un réel besoin, d’une recherche continuelle de sens, d’essentiel, dans l’existence. D’essayer de voir un peu ce qui se cache derrière les barrières de nos apparences. Que l’art révèle-t-il de celui qui le propose et de celui qui le regarde et y entre ou pas ?.

 

Evolution dans le domaine artistique, intérêts pour le domaine artistique, influences : qui, qu’est-ce qui t’inspire ? etc.

Début du travail artistique : comment cela a démarré ?

          

J’ai toujours dessiné et peint : les crayons de couleur, la gouache, la peinture à l’huile, l’acrylique ensuite, constituent chronologiquement les médiums utilisés. Mon activité de jeunesse et d’adolescence, ponctuée par des cours de dessin et ensuite une initiation à la peinture à l’huile en extérieur et atelier prodiguée par l’Artiste-Peintre M. Willy Meurisse, également par mon intérêt pour les œuvres des « anciens » m’a amené jusqu’à l’adolescence à pratiquer une peinture réaliste puisant ses sujets dans la nature ou l’environnement immédiat. Parallèlement, mes cahiers de cours s’ornaient de petits dessins le plus souvent abstraits. Avec le recul, je constate avec amusement que bien des caractéristiques de mon travail ultérieur se retrouvent dans mes premiers travaux significatifs : d’une part la précision, le velouté d’un travail à l’huile, et en parallèle, le goût de la matière, des épaisseurs, des gestes répétitifs.

 

L’effet déclencheur d‘une passion pour l’abstraction fut le cours d’étude de formes durant mes études d’Architecture, début des années ‘70. Des artistes tels Georges Mathieu, Wassily Kandinsky, Paul Klee constituaient à l’époque le sommet de mon hit-parade. De plus en plus l’abstrait m’a fasciné par sa capacité, à partir d’une combinaison de formes et de couleurs créée sans volonté de représenter quoique ce soit de « reconnaissable », objet ou être vivant, de vivre sa vie et provoquer des émotions, des vibrations amenant automatiquement dans un monde subtil. Dans celui-ci, on retrouve tous les sentiments humains grâce auxquels, peut-être, on se sent partie de l’univers.

 

J’ai exposé depuis l’âge de 15 ans. Pour la plupart, des paysages, des coins de ma région, entamés sur place et terminés en atelier, ou des compositions florales. Durant ma vie professionnelle, j’ai laissé la place prépondérante à l’architecture, sans abandonner la peinture. Aujourd’hui, refermant le volet « architecture », je donne toute la place à l’expression artistique (peinture, sculpture, photographie, infographie et ci et là, écriture).

Par ces pratiques, je me suis rendu conscient de m’épanouir dans un monde vivant et concret fait de vibrations, d’ondes engendrées par les formes et les couleurs, qui me permette de me questionner et me retrouver dans cette liberté. Donc, si ma peinture peu être classée dans le genre abstrait, le paradoxe apparent serait que ce travail rejetant toute représentation concrète de la vie touche bien à l’essentiel de celle-ci. Ce paradoxe n’existe pas, car tout ce qui mène aux vibrations de l’âme humaine, de la nature, de l’univers, tout ce qui est vibratoire, est subjectif et concret. Dans cela, je trouve mon inspiration.

Avant le premier geste, le premier trait, la première teinte sur la toile, je mets ma liberté à l’écoute de celle-ci. C’est elle qui instaure son processus, elle qui veut arriver à la vie par ma main. Et lorsqu’elle a pris vie, qu’elle est elle, elle est moi.

  

A partir de là inviter le spectateur à entrer de façon subjective dans ce monde de vibrations, de prendre le temps de s’imprégner des sensations provoquées à la vision de l’ouvrage, oublier ses propres repères pour goûter de nouvelles forces, ensuite s’il le veut, à les décrypter, les définir, les analyser, se questionner, les intégrer au travers de son vécu personnel, se créer un voyage qui lui est propre. Regarder une œuvre d’art, se laisser envahir par ses sensations, c’est méditer.

 

Evolution de ces dernières années

 

Si l’acrylique est toujours largement utilisée, quelques retours à l’huile dont j’ apprécie toujours la fluidité, la profondeur.  L’utilisation de la chaux en tant que matériau noble aux qualités biotiques indéniables devrait trouver prochainement une place dans mon travail.

 

Ma gestuelle vigoureuse donnant à l’œuvre une fougue colorée tend actuellement à contenir une grande force, toujours présente, dans des compositions apparemment plus calmes, mais où la matière jetée, écrasée, étirée est épaisse, éclatée en reliefs, striée, poncée, ou au contraire mince et fluide.

 

 L' exposition :

Thème + désir de tourner autour de ce thème + ce qui s’exprime dans les œuvres, … en lien avec le titre de l’expo.

 

Vibrations d’écritures

 

Cette sélection est pétrie de vibrations d’anciens écrits manuscrits passés au filtre de mes sensations, marquant ainsi le présent et prolongés sous une autre forme.

 

Par la force des choses, « vidant » la maison paternelle, je me suis replongé dans de vieux cahiers, des lettres anciennes finement calligraphiées ou écrites au crayon, lettres d’amour, d’espoir, de cafard, brouillons, bonnes ou mauvaises nouvelles, lettres noires ou positives, des cahiers d’écolier où, d’année en année, l’écriture se forme et se déforme, des phrases ou mots jetés en vrac, autant de ressources créatrices. Au départ inconsciente et incontrôlée, impression de ces pages dans la chambre noire de mes méninges, louche de mes mains, versant sur le buvard : la toile. 

 

En puisant mon inspiration dans le caractère graphique de l’écriture manuscrite, j’ajoute, par la matière, les couleurs, des charges esthétiques et émotionnelles.

 

Un processus s’est imposé doucement formant protocole, occupant dès lors mon esprit.

Peinture appliquée avec relief en une écriture filiforme ou large, en signes, et recouverte d’une ou plusieurs couches uniformes liquides laissant apparaître les aspérités des couches inférieures, ponçage, griffage de l’ensemble ou d’une partie, révélant ainsi des bribes de celles-ci.

 

Ainsi s’échafaud une part des toiles de l’expo’.( D’autres présentent des variantes )

La 1ere couche, empreinte vibrante de ces écrits.

La couche de recouvrement dépose le voile supposé du temps

La 3ème phase constitue la renaissance sous une énergie transformée.

 

 Comme le soleil meurt chaque année pour renaître avec une force nouvelle, ces présents du passé revivent sous d’autres vibrations. Je n’ai pas décidé du jour au lendemain de réaliser une série de travaux dans cette veine. Cela s’est précisé tout doucement en moi. Je pense que ce processus m’a aidé à assimiler cette période troublante, à la rendre féconde  tout en m’unifiant. Notre présent est fait de notre passé, il fait partie de nous, même si parfois nous souhaitons  l’oublier. Notre unicité est faite du passé, du présent et du futur.

 

Ligne - écriture… Mais qu’arrive-t-il ? En liberté, l’esprit rêveur s’échappe du carcan des lignes. Les mots s’entrechoquent, se croisent, s’obliquent, se courbent, l’encre dégouline, les taches envahissent la feuille, tout comme lorsque je prenais plaisir à remplir en tous sens  mes feuilles de révision d’élève rêveur impénitent.

 

Je ressens dans cette démarche naturelle en chemin l’unité passé/présent/avenir qui fait notre vraie nature ; quelle vibration, quel battement d’aile nous sommes dans l’univers.


photo Luc Delvaux Bios-Art © © Luc Delvaux publié 19/03/2024

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