Punaise, ouf, ce n’était qu’un cauchemar. J’m’étais endormi sur le parking. Un regard dans le rétro’ m’a rassuré. Nous sommes bien en ‘71 ! Mais quel horrible cauchemar. Ce n’est pas qu’j’aime particulièrement ces Audi, là derrière, mais par rapport à c’que j’ai vu dans mon rêve !! J’ai vu tout le monde rouler dans des espèces de chars d’assaut, tous pareils, tout gris, tout noirs, bien puants. Tout était gris, les rues, les gens debout, les gens couchés sur le trottoir, les enfants dans des cartons. Gris sauf les fleuves, des fleuves de sang, et sur les rives, des guerres, des massacres entre clans, de la corruption, de la pollution des êtres et de la planète, des espèces animales disparues ou agonisantes, des plantes tuant le sol, l’insecte, l’animal, l’homme. En tout grand, des chiffres : 2015, et au-dessus, la main armée des dieux. Avec mon frère, j’ai couru, on a voulu nous pousser dans le fleuve, nous sommes retrouvés sous les barreaux. Heureusement, la fille du geôlier était belle,…. elle m’a tendu une radio et…. quoi, horreur, malheur… le Standard descendu en division 2. Sur ce coup de tonnerre, ouf, me suis réveillé tout dégoulinant, D’accord, la corruption, les guerres, la misère, la pollution, tout ça existe en 71, mais là, en 2015, dans mon rêve, c’est à une puissance exponentielle. Heureusement, je ne crois pas que ce soit prémonitoire, parce qu’on a bien compris, ces dernières années, qu’on ne pouvait pas continuer sur notre lancée. Et même si les hippies ont tout raté, eux qui auraient pu donner un autre visage à notre monde, si presque tout est rentré dans l’ordre après le mai d’il y a 3 ans, nous avons quand-même pris conscience des enjeux, même les hommes politiques, les économistes et les fous des dieux. Non, non, cela n’arrivera pas, on est occupé à réagir. 2015 sera beau
Ah, quand-même, porteuse d’espoir, cette année, 1971. Bien content de ce petit regard dans le rétro’ . Chouette, à la radio, c’est la voix de mon frère.
© Luc Delvaux 2015
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