Octobre 2008.
Il est un jardin secret,
où le corps est sol,
le cœur est l’humus,
les yeux, fleurs en bouton, épanouies puis fanées.
Esquisses, interventions frauduleuses ont
pour les unes préfiguré, pour les autres mis en péril l’harmonie en devenir.
Mais deux Reines Jardinières sont venues l’une après l’autre,
en accord avec le cœur, marquer ce jardin de leur empreinte indélébile,
l’ont rendu unique au monde et conforme, sans doute,
à son destin.
L’une, à la manière d’un Le Nôtre a tracé des chemins harmonieux tout en dessins géométriques,
réfléchie, calme dans sa logique, semblable aux piliers des temples grecs,
aux hautes futaies des forêts de chêne.
Or si le roseau se penche et ne rompt pas, le chêne, lui, fini par tomber, et la tempête de la destinée, inexorablement, a laminé cet ordonnancement,
ne laissant qu’arbres déracinés, que plantes déchiquetées.
Ont subsisté les semences, disséminées, comme un espoir inébranlable et toujours renouvelé, dans un sol tout labouré, dans l’humus douloureusement enrichi de la pourriture des fleurs arrachées d’un monde renversé.
…Les yeux clos se sont ouverts sur une autre Jardinière
Celle qui danse, lance les semences, les entraînant de son pas sur les pavés du carnaval,
sur les cordes d’or tendues dans le ciel
d’où l’humus reçoit les poussières d’étoiles, énergie nouvelle.
Cette Jardinière ici
a un bien autre style, d’une autre liberté,
délaissant la ligne droite pour des courbes indépendantes, imprévisibles même
et pourtant peut-être si dépendante de son propre bagage.
A tel point qu’elle s’en défend.
Comme dans un jardin anglais, pour que l’effet de liberté prédomine,
que ne faut-il pas d’effort, de clairvoyance, de travail ?
La liberté de la nature n’est-elle pas le résultat de luttes âpres de cent mille siècles?
Le corps, le cœur et les yeux appellent avec affection ce nouvel essor,
accueillant cette jardinière d’un nouvel âge,
la reconnaissant comme âme forte et ondoyant d’une fréquence amie.
© Luc Delvaux 30/10/08
Comentarios